THÈMES IDENTIFIÉS POUR LES RENCONTRES ÉLISÉE RECLUS
à aborder sous un angle systémique
I. Méthode de sélection privilégiée par le CS
Les thèmes sélectionnés par le Comité Scientifique (CS) devaient tous répondre aux critères scientifiques suivants :
- recueillir une adhésion suffisante de la part des membres du CS ; s’il n’y a pas d’accord scientifique sur les faits ou s’il n’y a pas de compétences dans le CS, il convient de ne pas aborder (encore) le sujet
- pouvoir communiquer sur les sujets sans que les détails des considérations techniques nuise à l’objectif de la rencontre (il peut y avoir un accord global de la communauté scientifique sur un sujet, mais un désaccord sur des aspects plus techniques)
- être travaillables par des non-initiés, soutenus dans leur démarche par des personnes compétentes et légitimes.
II. Méthode d’exposition privilégiée par le Comité d’Organisation (CO)
L’idée ici est de partir de problématiques concrètes comportant des solutions présentant des contradictions internes qui ne peuvent être résolues qu’en passant à l’échelle supérieure (dimension systémique). La recherche de solutions et les réponses à apporter pourraient viser ainsi différentes échelles (local, national, régional, mondial), certaines réponses n’ayant de sens qu’à certains niveaux ; d’autres permettant d’ouvrir le débat sur des sujets difficiles voire tabous comme la démographie ou la migration.
On pourrait entamer un état des lieux de projets répondant à certaines de ces contradictions en invitant des porteurs de ces projets à intervenir.
Cette partie serait prise en charge par les jeunes et les étudiants.
Ces interventions seraient introduites au préalable par de brefs exposés décrivant la situation de manière brève et factuelle dans le domaine concerné. Cette partie serait prise en charge par les personnes compétentes.
III. Thèmes avalisés par le comité scientifique, ce qui signifie qu’il y a un consensus et des compétences au sein dudit comité pour apporter des éclairages factuels.
Ces thèmes sont déclinés de plusieurs manières et à plusieurs niveaux :
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deux grands axes faciles à exposer (on raconte une histoire) :
- De l’apparition de la science moderne au XVIIe à la chute des idéologies du XXe siècle et du monde bipolaire.
- Les tendances lourdes depuis 50 ans : économie concurrentielle globalisée, convergence des technosciences, développement humain >> multipolarisation
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Si on se concentre sur les tendances lourdes depuis 50 ans :
- Mondialisation financière et occidentalisation
- Convergence des technosciences
- Développement/Multipolarisation
- Crise écologique globale
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un autre découpage des tendances lourdes depuis 50 ans, permettant d’y accrocher des projets ou des problématiques concrets :
- Les valeurs (tension en général entre le tout et ses parties : coopération/concurrence, bien commun/individualisme, contraintes collectives/libertés individuelles, solidarité/égoïsme…)
- La santé au sens de « One health » (santé publique/humaine, santé environnementale, santé animale)
- Environnement et climat, ressources naturelles, comparaison empreinte écologique de l’humanité vs biocapacité planétaire (dépassement croissant depuis 1971 => disparition des habitats et des espèces)
- Modèle économique et financier
- Le Progrès : connaissances scientifiques et innovations technologiques disruptives
- Bons baisers d’avenir (et d’Asie) – scénarios géopolitiques d’avenir construits avec une méthode d’anticipation : un certain nombre de tendances lourdes sont à l’oeuvre au niveau mondial et par définition ne peuvent être contrées. En revanche, elles peuvent être accompagnées, pour les orienter dans la direction souhaitée sur le long terme (c’est de la dynamique des systèmes). Mais encore faut-il, pour ce faire, en être conscient et comprendre dans quelles directions elles nous entraînent. En particulier si nous voulons proposer par exemple autre chose qu’une population aux ordres des plateformes américaines ou chinoises. Pour cela, il nous faut des scénarios que la méthode d’anticipation politique permet d’obtenir. Donc, soit on traite ce thème comme les autres, soit on l’intègre dans les autres thèmes traités, mais cela me semble essentiel de l’aborder.
IV. Thèmes non encore approfondis au sein du comité scientifique, ce qui signifie qu’il n’y a pas de consensus soit par manque de discussion, soit par manque de compétences
Les thèmes non encore discutés concernent ce qui a trait à Sapiens en tant qu’espèce et que permettent de mettre en lumière les dernières découvertes provenant notamment des interactions récentes entre sciences/techniques « dures » et sciences humaines (paléo)anthropologie, archéologie, (paléo)génétique, épigénétique) mais aussi des neurosciences :
- les relations tumultueuses Sapiens/nature (harmonie, rupture)
- élevage/agriculture <> acquisition/défense de territoires
- « génie et folie de l’homme » ou « le bug humain »
- le besoin de sens
- les conceptions philosophiques, politiques et religieuses du monde qui permettront aux causes plus récentes de prendre racine
- les évolutions des structures familiales, les confrontations qu'elles entraînent, l’origine du patriarcat et ses conséquences
- la tendance à maximiser la dissipation d’énergie (thermodynamique et irréversibilité)
- la transmission : éducation/enseignement, traditions…
Mais aussi les constructions humaines :
- le rôle de l’Etat et des entreprises, ainsi que leur gouvernance respective
- la paix et la sécurité
- l’Etat de droit, la criminalité et la corruption, les contrepouvoirs (justice, presse, syndicats). La place du citoyen (la gouvernance participative).