Avant-propos
(version du 26/06/2025)
On les connait bons, doux, gros, bleus, beaux, les mots ont le pouvoir de tout raconter. Nous les utilisons pour exprimer nos pensées, et en même temps les mots que nous utilisons façonnent notre vision du monde sans que nous y prenions garde. Suite aux recommandations énoncées collectivement lors la 6e Rencontre « Convergeons pour agir » de l’année passée, le groupe de travail « les mots pour le dire » a été constitué, avec l’ambition de proposer un lexique autre que PIB, croissance ou profit pour composer un récit qui parlerait au plus grand nombre d’un monde désirable et atteignable, où justice environnementale serait complémentaire de justice sociale, où les êtres humains vivraient en harmonie avec la nature dont ils sont partie intégrante.
Le « pouvoir d’achat » semblait à priori s’imposer comme le candidat idéal pour démarrer nos réflexions, tant il est brandi comme un étendard par les politiciens, les économistes et même les syndicalistes lorsqu’ils s’essaient à défendre les intérêts des citoyens. La part du réel que ce terme couvre est cependant bien étriquée. Limiter la qualité de vie des citoyens à leurs besoins matériels, c’est n’en faire que des consommateurs. Lors de nos recherches, rien qu’en l’énonçant une première fois, le terme « qualité de vie » s’est révélé à nous comme une évidence. La définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous a convaincus : “la perception qu'un individu a de sa position dans la vie dans le contexte de la culture et des systèmes de valeurs dans lesquels il vit et par rapport à ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses préoccupations”. Le bien-être, le bonheur et bien d’autres choses ne se mesurent pas. Aucun indice, pas même celui du développement humain créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990 ne nous dira comment les gens se sentent dans la société. La qualité de vie recouvre bien des aspects, tous en fait. Cette multi-dimensionnalité au-delà la simple économie est essentielle pour appréhender le ressenti des citoyens. Nous avons défini sept dimensions :
- Une seule santé
- Satisfaction des besoins
- Savoirs, savoir-faire et compétences
- Cultures et loisirs
- Relations sociales et communautés
- Gouvernance démocratique
- Contribution à la société
Au cours de cette 8e Rencontre Élisée Reclus nous vous présenterons les résultats de nos recherches et réflexions sur l’évaluation, dans ses différentes dimensions, de « la qualité de vie, au-delà de la mesure du bonheur et du pouvoir d’achat ». Nous vous inviterons ensuite à travailler en petits groupes afin de confirmer ou amender collectivement nos propositions.
Concernant ce dernier point, nous, le Cercle Élisée Reclus, désirons soumettre au débat une mesure forte et innovante : mettre en place à l’échelle régionale ou nationale (pour commencer) un sondage régulier auprès de tous les citoyens pour étalonner leur perception des sept dimensions de la qualité de vie. Cette méthode scientifique et transparente servirait d’une part à mesurer l’évolution de la perception de la qualité de vie au cours du temps et d’autre part à mettre en évidence les problèmes qui préoccupent le plus la population. Les résultats et les tendances faciliteraient l’identification des priorités politiques et poseraient les balises d’une communication objective. Chaque groupe sera également invité, sur base de quelques exemples de questions que nous avons préparées, d’en proposer d’autres afin d’étoffer le sondage.
Cette Rencontre collégiale et collaborative offrira ainsi à chacune et à chacun l’opportunité non seulement de donner son avis, mais également de participer à un travail collectif dont les conclusions, notamment le sondage, changeront, nous l’espérons, la manière de concevoir et de comprendre la société. Nous comptons sur vous pour dégager le meilleur de l’intelligence collective, dans la droite lignée de la pensée d’Élisée Reclus.
Forts des résultats attendus de cette Rencontre, nous prévoyons dès la rentrée scolaire la promotion auprès des médias et du monde politique de la mise en place de ce sondage.
Merci d’avance pour votre active collaboration !