Intégrer méthodologiquement la dimension systémique pour mieux gérer la complexité irréductible de nos enjeux sociétaux. (version du 9/10/2023)
Notre planète, au sein de laquelle vivent les sociétés humaines, constitue un système complexe. Face à la multiplication et à la diversité des enjeux sociétaux, leur nature (économiques et sociales, sanitaires et écologiques, politiques et éthiques) et leur ampleur, ((inter)nationale, voire mondiale), il est devenu essentiel d'enfin intégrer méthodologiquement, et pas seulement « intuitivement », cette dimension systémique à l'analyse de la complexité irréductible de ces situations, dimension qui intègre pleinement les interactions entre ces enjeux, leurs contraintes et opportunités. Citoyens, entreprises, administrations, universités, etc. constituent avec la planète des « parties prenantes » c’est-à-dire des protagonistes devant prendre part à la bonne marche de l’ensemble, à sa gouvernance.
L’obsession de la performance qui anime chaque acteur, chaque entreprise, chaque secteur à maximiser le profit de son ‘silo’, sans regard pour les conséquences négatives (dommages, externalités…) dans le reste du système (économique, social et environnemental) explique le manque de prévention et la mauvaise gestion des récentes crises (sanitaires, climatiques, perte de biodiversité, alimentaires, aquatiques…), et de leurs conséquences bientôt irréversibles.
Cette carence méthodologique qui se trouve au cœur des interactions dynamiques de ce système s’étend d’ailleurs souvent à l’ensemble des acteurs socio-économiques concernés. C’est pourquoi une gouvernance participative doit être mise en place rapidement par les autorités, en impliquant l’ensemble des parties prenantes, dans une approche globale et systémique.
Les atouts de la dimension systémique
Comme dans un être vivant, le tout et les parties interagissent constamment. La méthodologie d’intégration systémique rigoureuse (le tout), aussi structurée que l’approche analytique qu’elle complète (les parties), est la seule à permettre une orchestration collectivement harmonisée de gestion du système à la hauteur des enjeux grâce à des parties prenantes mieux identifiées, mandatées et formées à ces pratiques et aux outils à mettre en oeuvre. En effet, en apportant une perspective qui leur est propre, ces acteurs analysent ensemble une même situation au lieu de se regarder en « chiens de faience ». Il devient alors possible de mieux identifier collectivement les divergences mais aussi les convergences et symbioses possibles et de négocier et agréer sur « les règles du jeu » avant de jouer la partie. C’est la seule manière d’atteindre les véritables objectifs de résolution des enjeux.
Il s’agit de construire ensemble les plans d'action opérationnels et harmonisés dans l'espace, le temps, de réunir les moyens associés (humains, politiques, matériels, financiers collaboratifs…) puis de mettre en musique comme un orchestre interprète une composition : chaque musicien connaît son instrument et joue sa partition en l’interprétant en harmonie avec les autres ; ce qui n'empêche pas des formes d'improvisation créatrice, comme dans un orchestre de jazz.
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